"Informations sur nos amis Glis Glis"
la famille des Gliridae
Les rongeurs perchés d'Europe
Loir Myoxus GlisAppelé aussi Loir
gris (Glis Glis) est un petit mammifère rongeur de la famille des Gliridae qui
vit en Europe. C'est un petit animal de 15 à 20 cm pour un poids de 100 à
250 g, qui vit essentiellement la nuit. Il passe l'hiver en hibernation
pendant sept mois environ (d'octobre à avril). Sa longévité moyenne est de 9 à
10 ans. Il est sensiblement de même taille que le lérot et possède une
queue touffue de couleur grise comme l'ensemble du corps.
Taille : 14 à 20 cm + 11 à 19 cm de queue.
Poids : de 80 à 250 grammes.
Robe : Dos et flancs gris chinchilla uniforme, parfois teinté de roux sur les flancs, ou de noir sur une raie dorsale. Mince cercle noir autour de l'œil. Joues et ventre blancs.
Particularités : Longue queue touffue, munie de poils gris d'égale longueur jusqu'à son extrémité. Molaires carrées, à surface relativement plane mais striées. Aucune «fenêtre» à la mandibule.
Signes de présence
Nid : Construction ovoïde d'une bonne quinzaine de centimètres de diamètre faite de brindilles, mousses,
feuilles, herbes sèches avec ouverture latérale. L'intérieur est tapissé de matériel doux: laine, poils,
plumes, herbes. Le nid est souvent construit dans un creux d'arbre, une fissure de rocher, un vieux mur,
un vieux nid de pie ou d'écureuil ou encore peut se trouver librement dans les branches, à moyenne hauteur.
Un même nid peut abriter plusieurs individus. Les nichoirs à petits passereaux ne lui conviennent pas, le
diamètre du trou de vol est insuffisant. Les nids d'hibernation sont établis dans le sol, à des profondeurs allant de 15 à 60 cm.
Empreintes, semblables à celles de l'écureuil, mais de plus petite taille.
Reproduction
Époque : mises bas de juin à septembre.
Gestation : 30 à 32 jours.
Nombre de jeunes : 1 à 11 par portée, le plus souvent 4 à 6 ; une portée annuelle.
Maturité sexuelle : au plus tôt vers 9 à 10 mois, c'est-à-dire au printemps qui suit l'année de leur naissance.
Espérance de vie : jusqu'à 9 ans.
Hibernation : octobre à mars-avril
Statut de protection
Europe : annexe III de la Convention de Berne : espèce protégée, pouvant faire l'objet de
prélèvements si la densité de ses populations le permet.
Région wallonne : espèce protégée depuis mars 1983.
Répartition géographique
Le loir se trouve en Europe.
Il est présent dans le nord de la Turquie, en Corse, Sardaigne et Sicile mais est absent de la bordure atlantique de
la France ainsi que des grandes plaines d'Allemagne du nord. On ne le trouve pas en Scandinavie et, dans les îles britanniques,
seule une petite population introduite subsiste dans le sud-est de l'Angleterre. En altitude, il ne dépasse guère
1500 m dans les Alpes et 2000 m dans les Pyrénées.
En Belgique, le loir ne se trouve régulièrement qu'en Gaume. Des observations fortuites ont été réalisées bien
au nord de cette zone, notamment dans le Limbourg hollandais, mais il s'agissait d'animaux transportés, probablement
au sein de balles de paille importées de France. Un loir capturé au siècle dernier (1888) «aux environs de Dinant»
figure dans les collections de l'Institut royal des sciences naturelles.
En France, il est présent partout sauf dans le nord-ouest du Nord-Picardie à la Bretagne et en Aquitaine.
Il n'atteint la côte atlantique qu'en Charente maritime et dans le pays Basque.
Régime alimentaire
Le loir est végétarien. Ses aliments préférés sont les graines et les fruits secs. D'autres fruits figurent
au menu lorsque l'occasion se présente: pommes, prunes, mûres, myrtilles, figues, poires. Il aime aussi
les bourgeons et les fleurs, mange également des champignons et écorce volontiers les jeunes pousses.
Il ne dédaigne pas les insectes, les crustacés (cloportes) ou certains mollusques et se repaît occasionnellement
de petits vertébrés, notamment des jeunes oiseaux qu'il trouve au nid. En automne, les loirs engraissent énormément
et stockent un peu de nourriture, constituant ainsi de bonnes réserves énergétiques pour affronter la longue période
d'hibernation.
Habitat
Le loir est un animal jamais très abondant et, dans de grandes parties de son aire de répartition, il est extrêmement rare.
Il vit principalement dans les forêts caducifoliées, spécialement les hêtraies et les chênaies mais habite aussi les parcs,
les vergers, les formations buissonnantes et les lisières. Il adopte volontiers le couvert de cabanes forestières et peut
rentrer dans les maisons.
Territoire-Comportement
Le loir est essentiellement nocturne, il s'éveille après la tombée de la nuit pour partir en quête de nourriture.
Il se déplace rarement sur le sol, les coussinets de ses pattes sécrétant une substance collante qui lui permet de
se déplacer sur des surfaces verticales sans aucune difficulté. Ses moustaches, les vibrisses, l'aident dans ses
déplacements nocturnes en lui permettant de détecter d'éventuels obstacles. Il vit en couple ou en petits groupes
familiaux sédentaires sur un territoire d'environ 3 à 4 hectares, ce qui, pour un rongeur, est assez considérable.
Les populations comprennent environ la moitié d'animaux de moins d'un an, 30 % d'individus ayant de 1 à 2 ans, 15 %
de 2 à 3 ans et 5 % au-delà. Le loir peut vivre jusqu'à une dizaine d'année.
La longue période d'hibernation du loir, généralement d'octobre à avril, est à l'origine de l'expression populaire :
« dormir comme un loir ». En Allemagne, il est appelé Siebenschläfer, ce qui signifie celui qui dort sept mois.
Prédateurs et Parasites
Comme pour les autres gliridés, les principaux prédateurs du loir sont les rapaces nocturnes, notamment hibou grand-duc
(Bubo bubo) et chouette hulotte (Strix aluco). Parmi les carnivores, c'est surtout la martre (Martes martes), le chat sauvage
(Felis sylvestris) et, dans une moindre mesure, la fouine (Martes foina) qui comptent le loir au nombre de leurs proies.
À l'instar de celle du lérot (Eliomys quercinus) et du muscardin (Muscardinus avellanarius), la peau qui entoure la queue
du loir est susceptible de se déchirer lorsque l'animal est saisi par là. Le prédateur se retrouve alors avec un fourreau
garni de poils et la proie qu'il convoitait a eu le temps de s'échapper. Les vertèbres caudales mises à nu finissent par se
dessécher et par tomber. Il n'est pas rare de trouver, dans la nature, des animaux mutilés de la sorte qui semblent mener une
vie parfaitement normale.
Sur le plan parasitologique, le loir est beaucoup moins bien connu que ses deux cousins.
On lui connaît les mêmes parasites : il s'agit principalement la puce de l'écureuil, (Monopsyllus sciurorum), mais aussi d'un
pou (Schizophthirus pleurophaeus) et d'une puce (Myoxopsylla laverani) spécifiques des gliridés.
Dénomination et taxonomie
Le terme de loir dérive vraisemblablement du latin classique glis via la langue vulgaire gliris, bien que la perte du G ne s'explique
pas bien. Glis et Myoxus sont aujourd'hui des genres monotypiques qui sont utilisés pour désigner le genre de ce taxon, c'est à
dire que Glis glis ou Myoxus glis sont utilisés selon les auteurs. Le genre Glis a été proposé par Eberhard August Wilhelm von Zimmermann
en 1780. Muirhead en 1819 propose une classification où le type en est cette espèce. Dans cette classification la famille est appelée
Gliridae et le genre dans lequel est classé l'espèce s'appelle Myoxidus. John Edward Gray a proposé le nom de Myoxidae pour la famille
et la réorganise, mais plus tard le terme de Gliridae sera de nouveau préféré. Le genre Myoxus a ensuite été subdivisé en quatre
sous-genres par Wagner en 1840 avant que ceux-ci ne soient reconnus comme genre à part entière, ce sont les genres Graphiurus , Eliomys ,
Glis ou Myoxus qui inclue l'espèce et Muscardinus. Le genre Myoxus a donc inclus d'autres espèces que celle-ci.
Protection et conservation
Il s'avère indispensable de faire figurer le loir sur la liste rouge des espèces telle que prévue par l'art. 41
de la loi sur la conservation de la Nature modifié par décret du 7 septembre 1989.
La mise en œuvre des zones de protection spéciale des cuestas sinémurienne et bajocienne devrait permettre d'assurer une gestion
adéquate du couvert forestier feuillu en fonction de critères écologiques. L'habitat du loir se verrait ainsi mieux préservé.
En Europe, le loir reste une espèce assez mal connue. Il serait utile d'entamer dans ce pays un programme d'inventaire et de surveillance.
Ainsi, tout agent des forêts qui réaliserait une observation de loir est invité à en faire état, avec le plus de détails possible et
en localisant très précisément sa découverte, au Service Conservation de la Nature de la Région.
Muscardin Myoxus Glis
Appelé aussi (Muscardinus avellanarius), est un petit mammifère appartenant à l'ordre des rongeurs famille des myoxidés.
Le genre Muscardinus ne comporte qu'une seule espèce. C'est un animal nocturne et comme les espèces de la famille des myoxidés
d'Europe il hiberne pendant près de 6 mois. Son aire de répartition comprend pratiquement toute l'Europe à l'exception des régions
nordiques et de la péninsule ibérique, c'est le seul myoxidé à être spontané en Angleterre.
Le muscardin est l'un des plus gracieux rongeurs européens. De la taille d'une souris il possède un pelage roux un queue touffue et de
grands yeux noirs. Il présente à peu près les mêmes dimensions que celles de la petite souris commune :
une longueur totale de 14 à 16 cm, y-compris 7 cm pour la queue.
Comportement
Son mode de vie est arboricole, vivant plutôt dans les zones de végétation buissonnante, les ronciers. Il vit dans les arbres et circule
avec agilité sur les branches les plus minces. Il se nourrit de bourgeons, de fleurs, de baies, de graines et d'insectes. En cas d'alerte,
il est capable de rester immobile pendant plusieurs dizaines de minutes, accroché à une branche comme une feuille morte. En automne,
il consomme noisettes et faînes. À l'approche de l'hiver, ayant constitué d'appréciables réserves de graisses, il construit un nid au niveau
du sol sous les feuilles mortes, dans lequel il passera l'hiver en hibernation à une température corporelle très basse. Cette léthargie est
entrecoupée de courtes périodes de réveil.
Il construit des nids globuleux dans les broussailles. Le nid que construit le muscardin est différent de forme et de proportion selon la saison.
Le nid d'été, individuel, sert à la reproduction de la femelle. L'hiver, le nid est le refuge d'une dizaine de muscardins qui hibernent en communauté.
Le muscardin est capable de laisser la fourrure de sa queue, par une sorte d'autotomie un peu comme les lézards, quand il est attaqué par un prédateur.
Taxonomie et dénomination
Cet animal a porté localement de nombreux noms vernaculaires, Georges-Louis Leclerc de Buffon le qualifiait de rat, ainsi il a été appelé Ratdort,
ou rat d'or plus poétiquement, en Bourgogne par exemple. Les termes de taupe muscardine ou des corruptions comme muscadin se trouvent également.
Mathurin Jacques Brisson l'appelle le Croque-noix et il semble avoir été aussi nommé croque-noisette. Le terme de muscardin provient de l'italien
moscardino et pourrait évoquer la légère odeur de musc qui émane de sa fourrure.
Lérot Myoxidae
Appelé aussi (Eliomys quercinus) est un rongeur nocturne de la famille des Myoxidae.
Si certaines populations sont encore localement relativement bien conservées (zones de prés ou bocages souvent),
il est en forte régression sur une grande partie de son aire naturelle de répartition, au point même d'être considéré
comme menacé de disparition sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN.
Le lérot est un petit mammifère d'une quinzaine de centimètres sans la queue et d'environ 60 à 140 grammes.
Le noir autour des yeux (lui donnant un aspect de bandit masqué), le contraste entre le pelage ventral blanc et
dorsal gris brun, la longue queue bicolore à extrémité élargie permettent de le reconnaitre aisément.
Il fait partie d'un groupe de rongeurs anciens (les myoxidae) et possède à la fois des incisives pour ronger et des dents
pointues de carnassier.
Mode de vie
C'est un animal à la fois terrestre et arboricole aux mœurs nocturnes qui dort le jour dans un nid caché dans un trou d'arbre,
un ancien nid d'oiseau (voire un nichoir) ou bâtiment humain et descend au sol pour se nourrir. Comme les autres myoxidae
(loirs, muscardins) européens il hiberne et entre en complète léthargie pendant l'hiver (dérangé par erreur il ne se réveille
pas pour autant).
Alimentation
Son régime alimentaire comprend des fruits (on peut le voir facilement les soirs d'été dans les arbres fruitiers)
des baies et des graines diverses mais aussi des insectes voire d'autres petits animaux plus petits que lui. Il n'est d'ailleurs pas rare,
notamment lors de la saison des amours, de voir un lérot entreprendre de dévorer l'un de ses rivaux malchanceux. Ce cannibalisme est également
observé, de façon récurrente, au sortir de l'hibernation.
Habitat
Le lérot vit dans les vergers, les jardins et parcs (il est plus fréquent dans l'entourage humain que le muscardin ou le loir).
Il fréquente facilement les greniers (où il peut faire du tapage nocturne) et bâtiments abandonnés.
Reproduction
La femelle a une seule portée par an, de 2 à 7 petits. L'accouplement se passe en avril-mai, la gestation dure 3 semaines.
La maturité sexuelle est atteinte au bout d'un an. La longévité est de 3 à 4 ans dans la nature. À leur naissance, les petits mesurent 4 cm
hors queue, sont roses et aveugles (paupières closes), leurs cris sont aigus (ultrasons) et leur mobilité étonnante.
En l'absence de la mère, du lait de vache, à température ambiante ou tiédi, peut être donné à l'aide d'une seringue, trois fois par jour au jeune lérot.
Certains estiment que le lait pour chaton en bas âge ne leur est pas forcément adapté, et qu'il importe de ne pas changer de lait avant le sevrage.
Un duvet gris-clair se développe rapidement et leur vigueur s'accroît dans la même mesure. Le premier signe distinctif évident apparaît au niveau
du contour des yeux, encore clos, qui s'orne d'une traînée noire caractéristique de l'espèce.
Prédateurs
Le lérot peut être la victime des fouines et des chats et des oiseaux nocturnes (chouettes et hiboux) qui fréquentent le même habitat.
Répartition
Le lérot se rencontre dans toute l'Europe moyenne, de la côte ouest (absent de Scandinavie, de Grande-Bretagne et des Balkans) jusqu'à l'Oural à l'est.
Statut et menaces
C'est une espèce en forte régression pour des raisons encore mal comprises.
Les pesticides et la dégradation générale de ses habitats (bocages, prés, prairies, arbres creux ou morts, granges et greniers pour l'hibernation)
semblent pouvoir expliquer une partie de son recul. La dégradation de l'environnement nocturne par le phénomène dit de pollution lumineuse est
potentiellement en cause, mais l'interaction entre éclairage artificiel et lérot n'a pas fait l'objet d'études particulières.